L’Habitation Roussel-Trianon est une ancienne sucrerie où trône un moulin à vent décapité, qui servait, dans le temps, à broyer la canne. Chaque baie porte un décor gravé : deux cœurs et une étoile à 6 branches. Vers 1845, l’habitation se transforme en usine du fait de Victor Roussel qui y introduit la vapeur et y effectue des travaux.
Particularité de l’habitation : le moulin et la cheminée ont été construit en pierre de taille calcaire tandis que la grande écurie a été réalisée en pierre et brique. De nombreuses personnes ont relevé la ressemblance troublante de ce bâtiment avec la grande écurie de la fonderie royale du Creusot (1782).
Les ruines de l’ancienne sucrerie ont été classée monument historique en 1981.
ACCES
En partant de Grand-Bourg de Marie-Galante, suivre la nationale vers Saint-Louis sur 2 km. Le site est visible sur votre gauche.
HISTORIQUE
1669 : il existe déjà à cet emplacement une sucrerie nommée « Trianon »
1785 : Paul Botreau Roussel achète la propriété et la développe
1800 : construction du moulin
1843 : tremblement de terre détruit partiellement le moulin. Modernisation par construction d’une usine sucrière à vapeur
1855 à 1863 : construction des bâtiments dont les vestiges subsistent actuellement. Usine très performante
1874 : fermeture de l’usine au profit de Grande-Anse (famille de Retz)
1979 : les vestiges sont affectés à l’écomusée
1981 : classée « Monuments Historiques »
2 Comments
29 janvier 2021
IL Y A 166 ANS
LA NON-PLAQUE DE GRAND-BOURG
À la mémoire de l’enfant Cattan Peyen fils de Cattan, né en Inde, arrivé sur L’Aurélie, le 24 décembre 1854, premier Bras d’Inde à décéder en Guadeloupe, à 12 ans, trois semaines plus tard, le 10 janvier 1855, à Marie-Galante sur l’habitation Trianon du sieur colon Victor Roussel, où ses parents trimèrent.
Une mémoire pour janvier…
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MARIE-GALANTE
CATTAN PEYEN, FILS DE CATTAN
Selon M. Jack Caïlachon, explorateur persévérant des archives de l’état-civil, le tout premier natif de l’Inde décédé à la Guadeloupe fut « Cattan Peyen, fils de Cattan », mort de maladie sur l’habitation Trianon à Grand-Bourg de Marie-Galante, le 10 janvier 1855, à l’âge tendre de… 12 ans.
C’était six semaines toutes seules, après sa longue traversée de Pondichéry à la Guadeloupe, la toute première arrivée indienne à Pointe-à-Pitre sur L’Aurélie, le 23 déc. 1854, trois longs mois en mer, puis le transbordement illico en canot sur la Grande Galette.
Sur la toute première commande de Bras d’Inde salvateurs passée au Conseil Général de l’époque, soit 518 Indiens requis par 24 planteurs de la Guadeloupe de juillet à septembre 1854 pour leurs habitations, la plus grosse nécessité venait du planteur Victor Roussel, à… Grand-Bourg.
Pour une moyenne inférieure à 18 paires de bras d’Inde par colon de bitasyon en Guadeloupe, le colon planteur Roussel en voulait à lui seul 50 !
En effet son habitation, une ancienne sucrerie avec son moulin à vent pour broyer la canne avait pris de l’ampleur avec, entre autres, l’introduction de la machine à vapeur.
Et c’est une quarantaine d’Indiens dits « coolies », le plus gros lot donc, qui lui fut livrée dès l’arrivée à la Darse du tout premier convoi de ces travailleurs à la Guadeloupe, à la Noël 1854, sur le navire L’Aurélie.
La mémoire du jeune « Cattan Peyen, fils de Cattan » mérite bien une plaque, ou un caillou gravé, et un hommage annuel sur cette habitation de la Galette, aujourd’hui classée monument historique.
In memoriam, Jean Samuel SAHAÏ, https://www.facebook.com/enconsciencegrandir/
3 février 2021
un précieux document de l’histoire de Guadeloupe.