Implantée dans les Antilles en 1493 par Christophe Colomb, la canne est tout d’abord cultivée pour la production de sucre. On s’aperçoit par la suite que le jus fermenté par la chaleur et les levures naturelles donne une boisson alcoolisée. C’est en 1694 que le Père Labat imagine de distiller cette boisson, pour créer une eau-de-vie qui, après quelques évolutions, est devenue le rhum. Les sucreries ajoutent alors rapidement une distillerie à leur installation.

La canne à sucre

Plante vivace dont le cycle végétatif varie de 14 à 16 mois, elle peut atteindre jusqu’à 4 mètres de haut au moment de la coupe. La couleur de sa tige passe d’un vert jaune au violet quasi noir et la floraison a lieu entre le 12e et le 13e mois. Une fois la croissance achevée, le bourgeon se transforme en fleur appelée « flèche ». C’est à ce moment que la canne à sucre se charge en saccharose. C’est de cette plante que nait le délicieux rhum de Guadeloupe.

La canne à sucre Guadeloupe

Le rhum de Guadeloupe

La Guadeloupe produit deux types de rhums :
– le rhum agricole qui est produit directement à partir du vesou, le jus de la canne à sucre
– le rhum industriel (appelé aussi traditionnel) qui provient de la mélasse, le résidu de la canne à sucre
et trois variétés de rhums agricoles :
rhum blanc, produit par distillation il est stocké trois mois en foudres en inox, puis ramené à des teneurs alcooliques de 40° à 60° par adjonction d’eau de source ou eau distillées et embouteillé
rhum ambré, lui, séjourne 18 mois en foudres de chêne, ce qui lui donne cette couleur caractéristique, principalement héritée du contact avec le bois
rhum vieux, doit séjourner en foudres de chêne  : 3 ans pour un rhum VO, 4 ans pour un rhum VSOP, 6 ans pour un rhum XO. On distingue ensuite le rhum vieux traditionnel, vieillissement 5 à 7 ans, le rhum vieux hors d’âge, vieillissement 8 à 12 ans  et le rhum vieux millésimé, vieillissement 15 ans et plus. Les années exceptionnelles, comme celle de 1972, qui fut particulièrement ensoleillée, peuvent se conserver de 50 à 70 ans.

Les distilleries de Guadeloupe

Dans les îles de Guadeloupe, 9 distilleries sont encore en activité. L’île de Marie-Galante est réputée pour son rhum agricole d’exception produit sur place, le seul des Antilles à titrer à 59 % d’alcool.

Grande-Terre

DAMOISEAU
Rhums Damoiseau Guadeloupe

Bellevue
97160 Le Moule
Tél : 0590 23 55 55
Visite gratuite
www.damoiseau.fr

Le domaine agricole et l’installation industrielle de Bellevue au Moule ont été fondés à la fin du XIXe siècle par un certain Rimbaud, originaire de Martinique. Roger Damoiseau (père) les a acquis en avril 1942 et ils sont depuis lors restés dans le patrimoine familial, dirigés par Roger Damoiseau (fils) et ses enfants.
Depuis 1996 Hervé Damoiseau est à la tête des rhums Damoiseau et développe l’export à l’international.

L’histoire populaire autour de Damoiseau affirme qu’un guadeloupéen arrêtera de boire du rhum que lorsque l’un des deux porteurs figurant sur l’étiquette de la bouteille aura posé le pied à terre…

Le domaine de Bellevue comprend plusieurs parties :

– La distillerie (datant de la fin du XIXe siècle)
– Les chais de vieillissement du rhum vieux
– Le moulin à vent
– La Cabane à Rhum
– L’habitation familiale (qui ne se visite pas)

Marie-Galante

BELLEVUE

Section Bellevue
97140 Capesterre de Marie-Galante
Tel: 0590 97 29 58
www.distillerie-bellevue.com

Le domaine agricole et l’installation industrielle de Bellevue au Moule ont été fondés à la fin du XIXe siècle par un certain Rimbaud, originaire de Martinique. Roger Damoiseau (père) les a acquis en avril 1942 et ils sont depuis lors restés dans le patrimoine familial, dirigés par Roger Damoiseau (fils) et ses enfants.

L’histoire populaire autour de Damoiseau affirme qu’un guadeloupéen arrêtera de boire du rhum que lorsque l’un des deux porteurs figurant sur l’étiquette de la bouteille aura posé le pied à terre…

Le domaine de Bellevue comprend plusieurs parties :
La distillerie (datant de la fin du XIXe siècle)
Les chais de vieillissement du rhum vieux
Le moulin à vent
La Cabane à Rhum
L’habitation familiale

BIELLE
Distillerie Bielle Marie-Galante, Guadeloupe

97112 Grand Bourg de Marie-Galante
Tél. : 0590 97 93 62
www.rhumbielle.com
Email : info@rhumbielle.com

En 1769 la famille Bielle possède une caféière. Le père, Jean-Pierre Bielle est officier de santé et gère la propriété qui emploie 32 cultivateurs. En 1812 Jean-Pierre Bielle décède. La proriété est alors reprise par son fils aîné Nicolas. En 1826, il décide de s’associer avec son frère Maximilien pour créer une sucrerie. En 1847 Nicolas décède. La succession est complexe et aboutit à un adjudication au profit de Messieurs Espanet et Cie en 1857. En 1868 a société et les héritiers Espanet acquièrent l’ensemble de la propriété.

C’est en 1882 que la propriété est perdue par la famille Espanet et reprise par Ernest Bourjac en compensation de dettes de Fernand Espanet, le dernier propriétaire. L’histoire durant le XXe siècle est difficilement retraçable. Le domaine change alors plusieurs fois de main Georges Bazile en 1923, Paul Rameaux en 1955 et 1975 elle est reprise par la Société d’Exploitation de la Distillerie Bielle (SEDB) dont l’actuel responsable est le petit neveu de Paul Rameaux, Dominique Thiery.

Ses propriétaires successifs ont su faire évoluer le domaine. La fabrication du sucre, devenue obsolète a laissé sa place aux distilleries de rhum agricole.

PÈRE LABAT
Rhum du Père Labat, distillerie Poisson Marie-Galante

Section Poisson
97112 Grand-Bourg de Marie-Galante
Tél. : 0590 97 03 79

Créée par la famille Poisson en 1860, à l’origine ce n’était qu’une sucrerie dotée un moulin à vent. En 1916, la famille Rameau, présente sur l’Ile depuis 1790, rachète le domaine et conserve le nom de Poisson. Edouard Rameau décide de transformer la sucrerie en distillerie. Il donne le nom de Père Labat à son rhum en signe de reconnaissance. C’est en effet le père Labat qui développa et perfectionna les techniques de distillation. A la mort d’Edouard Rameau, son petit-fils Ernest Renault remet à flot la distillerie en perfectionnant les techniques de distillation.

C’est la plus ancienne distillerie de l’île.

Basse-Terre

BOLOGNE
Rhum Bologne Guadeloupe

Rivière des Pères
97100 BASSE-TERRE
Tél. : 0590 81 12 07
www.rhumbologne.fr

La distillerie Bologne porte le nom des propriétaires de la sucrerie des 17 et 18ème siècles. Après avoir migré au Pays-Bas puis au Brésil lorsque le territoire est déclaré colonie hollandaise, cette famille de protestants originaire du Dauphiné prospère dans la culture de la canne et le commerce du sucre et du rhum. En 1640, lorsque le Portugal déclara et remporta la guerre face aux Pays-Bas, la famille De Bologne fut chassée du Brésil vers les Antilles. Les traités de capitulation signés avec le Brésil leur ayant autorisé à conserver leur or, leur argent et leur personnel, ils ont donc les moyens financiers et humains de réimplanter l’activité sucrière sur place, sur les pentes de la Soufrière.
L’habitation-sucrerie vacille sous les difficultés financières liées aux événements révolutionnaires de l’époque et voit divers propriétaires se succéder.

Le 26 mai 1830, Jean-Antoine Ame-Noël se rend acquéreur de la sucrerie. Originaire de Bouillante en Basse-Terre, il est le premier homme de couleur « libre de naissance » à devenir propriétaire d’un domaine aussi étendu (114 hectares). En 1930, Louis Sargenton-Callard devient propriétaire des lieux qu’il rachète à M. Bernardin Lacour. Il reconstitue la propriété initiale en acquérant également les habitations voisines de La Coulisse et Beauvallon et oriente la production sur le rhum agricole blanc.

LONGUETEAU
logo longueteau

Domaine du Marquisat de Sainte-Marie
Section Belair
97130 Capesterre-Belle-Eau
Tél : 0590 86 07 91
www.rhumlongueteau.fr

En pleine crise sucrière du XIXè siècle, le marquisat de Sainte-Marie est dans l’obligation de vendre son domaine. C’est Henri Longueteau qui la rachète et décide, en 1895, de transformer la petite sucrerie du Domaine du Marquisat de Sainte-Marie pour fabriquer du rhum agricole. Son fils Henri, qui lui succède depuis 1927, va faire évoluer l’outil de production en 1968 en abandonnant la roue à aubes pour une machine à vapeur. En 1998, Philippe-Henri Longueteau devient propriétaire du Domaine du Marquisat de Sainte-Marie et de la distillerie. Il est à l’origine des premières exportations de rhum vers la Métropole. En 2005, François Longueteau, fils de Philippe-Henri, rachète le domaine et la distillerie dont il est le propriétaire actuel. Il est à l’origine de la gamme de punch et du développement de la gamme de rhum Vieux de la marque.

Le Domaine du Marquisat de Sainte-Marie est la plus ancienne distillerie en activité des îles de Guadeloupe.

MONTEBELLO
Rhum Montebello Guadeloupe

Carrère
97170 Petit-Bourg
Tél. : 0590 95 41 65
www.rhummontebello.com

La distillerie Carrere, du nom du hameau dans lequel elle se situe, créée en 1930 par M. Dolomie distille le rhum Montebello. La période de la seconde guerre mondiale est difficile, l’activité de la distillerie décline. En 1968 elle est rachetée par Jean Marsolle et son fils Alain, issus d’une famille vivant en Guadeloupe depuis 1650 et propriétaire du Domaine Séverin. Jean Marsolle remet alors à flot la distillerie.

En 1974, son fils, Alain, décide de quitter la sucrerie Gardel où il travaille pour mettre en pratique son savoir-faire et son expérience. Il rachète la distillerie de son père avec son frère Emmanuel. En 1975 la distillerie Carrere est rebaptisée Montebello et se modernise pour devenir le 3ème producteur du rhum de Guadeloupe. En décembre 2011, Grégory Marsolle, le fils d’Alain, lui succède.

Depuis 2012, la distillerie s’est lancée sur la voie du développement durable et de la protection de l’environnement. Elle recycle l’intégralité des déchets issus du broyage de la canne en utilisant par exemple la bagasse sèche comme combustible pour fonctionner les presses à vapeur ou en pratiquant la dépollution de la vinasse.

REIMONENQ
Distilleire Reimonenq Guadeloupe

Bellevue
97115 STE ROSE
Tél : 0590 28 70 04
www.musee-du-rhum.fr

Créée en 1916 par les frères Reimonenq, Fernand et Joseph, à Sainte-Rose, la distillerie du Musée produit le rhum agricole Cœur de chauffe. Depuis 1959 Léopold Reimonenq, fils de Joseph, est propriétaire de l’établissement. En 1969 la distillerie est ravagée par un incendie. Léopold et sa femme, Christane Beauvarlet se lance alors dans la reconstruction de l’usine avec pour but de la moderniser pour augmenter sa productivité.
En 1990, Léopold eut l’idée d’ouvrir en lieu et place de la plantation le musée du rhum retraçant le cycle du rhum et tous les secrets de sa fabrication.

SEVERIN
Domaine de Séverin, rhum Guadeloupe

Domaine de Séverin
Cadet
97115 Sainte-Rose
Tél. : 0590 28 91 86
www.severinrhum.com

Au XVIIIe siècle, le domaine est une ancienne habitation sucrière qui s’appelait « Habitation Bellevue ». Elle fabrique des pains de sucre brut expédiés en Métropole pour y être raffinés. C’est en 1800 que M. Séverin acquiert le Domaine qui deviendra une conserverie d’ananas et gardera son nom. En 1920, Madame Beauvarlet, tante d’Henri Marsolle, rachète le domaine au vicomte Novion de Tourcoing. Elle fait appel à son neveu pour relancer la production de rhum agricole. C’est 1928 qu’Henri Marsolle rachète la distillerie à sa tante et lance l’aventure familiale. Vers 1950 ses deux fils, Joseph et Edouard viennent l’aider à la distillerie. En 1964 Edouard décède accidentellement en portant secours à un ouvrier lors de l’explosion de la chaudière à bagasse.

C’est en 1966 que Joseph Marsolle (Misyié Jo) reprend à son tour l’exploitation. Dans les années 80, Joseph et sa femme May intègrent dans l’entreprise deux de leurs fils : Pascal et Thierry. Le Domaine va alors se diversifier: aquaculture des ouassous, apparition du petit-train qui permet la visite d’une partie des 35 hectares de la propriété et rénovation de la boutique Cave à Rhum. En 2006 José Marsolle, l’ainé des trois fils, rejoint l’entreprise et devient le gérant de la Distillerie Séverin.

On trouve aujourd’hui sur le domaine la distillerie en activité, un espace restauration, la boutique la Cave à rhum, l’Habitation du Domaine, qui est désormais un musée, des étangs à ouassous… et la célèbre roue à aubes, symbole de la distillerie Séverin. Elle coule désormais une retraite bien méritée depuis 2010, tournant toujours pour le plaisir des visiteurs.

La famille Marsolle a débarqué en Guadeloupe avec les premiers français vers 1635. C’est la plus vieille famille de Rhumiers Guadeloupéens encore en activité (depuis 1893). Evan, le dernier né de la famille, est la 12ème génération de Marsolle en Guadeloupe.

Aujourd’hui la distillerie a été cédé à nu-propriétaire agricole n’appartenant pas à la famille.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.